La cuisine, qui occupe jusqu'à la moitié du rez-de-chaussée de la ferme, est le centre de la vie domestique. C'est là, près d'un gros foyer de pierres ou d'un poêle en fonte, que la fermière cuisine les repas. Une table de bois sert aussi de comptoir pour la préparation des aliments et de lieu où la famille s'assied pour manger et se réunir à la fin de la journée. La femme accomplit bon nombre de ses tâches domestiques selon une routine quotidienne immuable, adaptée aux besoins de la famille. Il faut puiser l'eau de cuisson dans un puits extérieur et l'apporter à la maison dans des seaux, entrer du bois de chauffage, nourrir les poules, traire les vaches matin et soir, et entretenir le potager, tout en s'occupant des enfants les plus jeunes et en assurant la propreté de la maison et des vêtements de la famille. Deux fois par année, au printemps et à l'automne, la fermière nettoie la maison de fond en comble.

De nombreuses tâches domestiques, quotidiennes ou saisonnières, comme la fabrication de conserves à partir de baies sauvages et la préparation du savon avec la graisse bouillie des animaux abattus, contribuent à la subsistance de la famille et réduisent le besoin d'acheter des denrées et des produits. Par ailleurs, au moins deux activités de la fermière sont une source de revenu pour la famille : d'avril à novembre, au moment de la traite, elle sépare la crème et la baratte pour fabriquer du beurre qui sera vendu au marché; l'hiver, elle tisse et coud plusieurs articles, pour le ménage aussi bien que pour les vendre.