La fabrication de bottes et de chaussures exige peu d'effort, mais de la précision et de la minutie, de sorte que l'atelier du cordonnier est bien éclairé par au moins une fenêtre. Essentiellement, il n'a besoin que d'un petit coin de cuisine ou d'une autre pièce où monter son établi. Son équipement (y compris l'établi, une machine à coudre, une table de travail, des étagères pour entreposer des résines et des polis, une boîte pour les retailles de cuir ainsi qu'un petit bac pour faire tremper le cuir rigide) est disposé dans un espace compact pour éviter les mouvements inutiles. Étant donné que la cordonnerie est souvent un lieu de rencontre pour les vieux du village qui viennent échanger des potins ou des nouvelles avec les clients et tuer le temps, l'artisan met souvent à leur disposition un banc et des chaises.

Pour fabriquer une paire de bottes ou de souliers, le cordonnier choisit le cuir et le traite afin d'en retirer les irrégularités et l'assouplir. Utilisant des modèles en stock et parfois des morceaux de cuir d'une ancienne paire de chaussures, il découpe les formes nécessaires à son établi. S'il fabrique une paire de bottes de boeuf, il porte un tablier de cuir et coud les pièces ensemble, assis à son établi. La durabilité des bottes est surtout attribuable à l'utilisation d'un fil épais trempé dans une mixture gluante de résine, de goudron et de graisse, préparée spécialement par le cordonnier. Lorsqu'il travaille avec diligence à son établi, le cordonnier peut produire deux paires de bottes de boeuf en une journée.