Ayant fait ses études dans un collège classique, puis dans un séminaire, le curé (tout comme le médecin, le notaire et l'avocat) est l'un des résidents du village les plus instruits. En fait, dans les petites localités dépourvues de ces autres professionnels, le curé est parfois appelé à remplacer ces derniers de son mieux. Sauf dans les régions où la terre est pauvre et le climat rude, le curé jouit d'une vie relativement confortable parce que sa principale source de revenu est la dîme, paiement égal au vingt-sixième de la valeur de la récolte d'un fermier. Il complète ce revenu en se faisant payer pour bénir des mariages et des enterrements et célébrer des messes spéciales, ainsi qu'avec l'allocation qu'il reçoit du gouvernement pour présenter les chiffres annuels correspondant aux naissances, aux mariages et aux décès. Il dispose généralement d'une ménagère qui nettoie les lieux et prépare les repas et, si la paroisse est assez grande et prospère, d'un adjoint pour ses fonctions paroissiales.

Les responsabilités du curé ne se limitent pas seulement à célébrer la messe du dimanche et à prononcer le sermon, même s'il s'agit de ses fonctions les plus publiques. Non seulement il s'occupe des baptêmes, des mariages et des enterrements, mais il instruit aussi les jeunes sur les enseignements de l'Église et il visite les malades et les mourants. Il fait également la charité auprès des nécessiteux et des personnes méritantes et, au moins une fois par année, visite chacun de ses paroissiens. En favorisant les activités collectives qui encouragent la dévotion religieuse ou les sociétés d'aide mutuelle, ainsi que les groupes agricoles qui favorisent l'autonomie économique, il contribue au bien-être religieux et social de la paroisse.